Des côtes déplacées, cela impressionne! La subluxation des côtes peut être impressionnante de part l’intensité de la douleur ou… passer quasi inaperçue ! Fulgurant ou gênant, le déplacement des côtes arrive beaucoup plus fréquemment qu’on ne le pense, autant à des sportifs qu’à des personnes sédentaires.
Les côtes déplacées, c’est quoi exactement ?
On parle d’une ou plusieurs côtes qui se déplacent, occasionnant une douleur à la limite du tolérable ou une simple gêne. La subluxation survient quand la force externe est supérieure à la force des muscles de la personne.
On pense qu’elle fait suite à un événement extraordinaire, un mouvement clairement identifiable et spectaculaire… pas forcément. Combien de patients me disent : “Pourtant, je n’ai rien fait de spécial !”.
Quand la subluxation des côtes fait suite à un traumatisme physique (chute, coup, accident, entrainement intensif…) les personnes savent rester calmes car identifiant l’origine de la douleur. C’est lorsque la subluxation apparait sans raison apparente que les gens paniquent, pensant mourir tant la douleur peut être violente.
Symptômes des côtes déplacées
Les subluxations des côtes peuvent se présenter avec des symptômes pouvant varier d’une simple gêne à des douleurs atroces associées à des problèmes respiratoires aigus. Gêne comme douleur sont intensifiées par des éternuements, le rire ou simplement le fait de respirer. Le symptôme le plus commun est une gêne au niveau de la cage thoracique, comme si nous sentions que quelque chose accroche ou s’est grippé. Nous avons envie de nous étirer pour “faire partir” cet inconfort.
L’autre symptôme commun est une violente et soudaine douleur dans la région thoracique. Respirer devient difficile, non pas par manque d’air entrant ou sortant, mais bien parce que cela est douloureux. Les mouvements sont limités car ils intensifient la douleur. Même dormir devient compliqué.
Un peu d’anatomie
Le rôle des côtes est d’assurer la stabilité de la colonne vertébrale, de protéger les organes vitaux, de permettre les mouvements du corps, l’expansion et la contraction de la poitrine avec la respiration.
Les 12 côtes, réparties de chaque côté du corps, se connectent à la colonne vertébrale au niveau de 3 articulations chacune. Les côtes supérieures (1 à 7), appelées “vraies côtes”, se connectent devant le sternum directement à travers le cartilage. Les côtes 8 à 10 sont appelées “fausses côtes” car elles se connectent indirectement au sternum par le biais d’articulations interchondrales (connexions du cartilage au cartilage). Les côtes 11 et 12 sont dites “côtes flottantes” et ne se connectent pas devant.
Les trois articulations entre les côtes et la colonne vertébrale sont très proches des foramens intervertébraux (ouvertures où les nerfs sortent et pénètrent dans la moelle épinière). Chaque côte a un nerf situé directement en dessous d’elle que l’on appelle nerf intercostal. Ils sont responsables des sensations cutanées et de l’innervation de la plèvre pariétale, le tissu qui entoure les poumons et en assure le glissement avec la cage thoracique.
Les côtes ont de nombreuses attaches musculaires aux gros muscles du dos et de la ceinture scapulaire, mais ont également de petites attaches musculaires entre elles créant des muscles intercostaux.
Côtes déplacées chez les sportifs
Il est évident que la pratique de certains sports favorise le déplacement des côtes. C’est le cas notamment de tous les sports de contacts ou les sports de force (haltérophilie par exemple) car ils mettent naturellement de la force sur le squelette, ce qui agit directement sur lui. Les sports avec pivot ou avec des gestes répétitifs, comme la rame par exemple, le ori Tahiti, la pole dance… tous les pratiquants connaissent des épisodes de déplacement des côtes.
Dans les sports de combat, ils sont aussi fréquents, notamment lorsque les combattants sont plaqués au sol avec force, voir maintenu avec un genou sur la cage thoracique.
Le déplacement des côtes est bénin s’il est rapidement pris en charge par un chiropracteur. Le sportif pourra alors assez vite reprendre ses entraînements. En revanche, plus les soins sont tardifs, plus le risque de devoir se rétablir longtemps augmente.
Traiter les subluxations des côtes
Les subluxations des côtes sont des motifs fréquents de consultation. Les sportifs venant me voir le font généralement vite après à la subluxation. Ils évitent ainsi une intensification des douleurs ou de la gêne, et peuvent reprendre les entrainements rapidement.
Lorsque les nerfs intercostaux sont irrités, un arrêt de 2 à 4 jours est nécessaire pour stabiliser l’ajustement. Je m’adapte toujours à mes patients, jugeant de la durée de repos la plus cohérente en fonction de l’inflammation du nerf et de la forme générale du sportif en face de moi.
La subluxation des côtes étant douloureuse, seul l’ajustement apporte un soulagement en rétablissant l’équilibre. Cela empêche par ailleurs que d’autres dommages costaux et inflammations se développent.
Plusieurs séances chiropratiques peuvent être nécessaires, en particulier si l’inflammation est intense. Lors de la première séance, si la douleur est trop vive, ma marge de manoeuvre est réduite car je souhaite éviter de vous faire encore plus mal ! J’ajuste le nécessaire pour libérer le nerf de la pression exercée sur lui afin que l’inflammation perde en intensité. Quelques jours après, voire une semaine, je revois mon patient pour ajuster totalement la côte subluxée et stabiliser les soins.
Côtes déplacées : Consulter rapidement
De façon générale, qu’ils soient sportifs ou non, je conseille à mes patients de ne pas attendre pour consulter. La raison est simple et facilement compréhensible : une subluxation s’accompagne généralement d’une tension musculaire et d’une douleur, l’une pouvant causer l’autre. Bien que la douleur et la tension musculaire puissent s’atténuer ou disparaître avec le temps, les subluxations demeurent, entraînant des restrictions de mouvements et une inflammation chronique des tissus et nerfs environnants. Au départ, ces dégâts internes peuvent passer inaperçus. Mais sur le long terme, ils endommagent sérieusement la santé globale. Il est donc nécessaire de consulter un chiro, non seulement pour retrouver sa mobilité, mais encore pour rester en bonne santé.
Et sur un sportif, une subluxation costale qui traîne s’accompagne toujours d’une baisse de performances et d’une moins bonne récupération.
Une fois ajusté
Après avoir été ajusté, il est bon de reprendre les entrainements en douceur, en évitant les exercices de torsion et/ou flexion. Pas de sparring trop intenses pour laisser le temps au corps de bénéficier pleinement des soins chiropratiques. Courir/marcher rapidement ou faire de l’exercice sur une machine elliptique peut être utile.
Nous voulons que les muscles des côtes bougent et s’étirent doucement, mais nous voulons que les articulations des côtes à l’avant et à l’arrière soient stables. La chiropraxie, combinée à des étirements, est très efficace pour rétablir l’équilibre au niveau des côtes. La subluxation costale est un mal fréquent et bénin… à condition d’être traitée rapidement.
Plus d’infos dans l’article de Sports Tahiti Magazine